Finalement, au bout d'une heure quarante-cinq minutes où l'automobile fendait la noirceur à toute vitesse, il est temps de sortir. Parce qu'on est enfin arrivés.
Une fois les portières de la voiture ouvertes, une réaction simultanée et pratiquement religieuse s'empare nous : nous nous taisons (enfin!) et observons. Le silence, le noir, les étoiles, la quiétude, le bruissement d'ailes d'une chauve-souris.
Le lendemain, pas besoin de cadrans, que la lumière tiède du matin pour nous réveiller. Ça va être une belle journée. J'entends ma première cigale de l'été. Il faut dire que ces derniers temps, avec la pluie qu'il y a eu, je ne croyais pas du tout à cette saison qu'on nommait été.
Pendant la journée, on ne se demande pas ce que l'on va faire. On le fait, c'est tout. Moi, je regarde surtout mon père aller, comme une abeille. Il travaille, des tâches légères, il répare, bricole, teint le bois de chaises; il se tient occupé. Et il aime ça.
On lit un livre au soleil, on est tellement absorbés par l'histoire qu'on en oublie les heures passer, on fait du canot, du kayak, ou on se baigne dans l'eau fraîche du lac pour, encore une fois, la première fois de l'été. Après la baignade, essoufflés d'avoir nagé à la hâte pour ne pas toucher d'algues, on s'étend sur le quai. Puis, on y est tellement bien qu'on croit s'assoupir pendant quelques minutes.
Le soir venu, après un petit souper toujours fort délicieux, car on a le temps de bien le préparer, on commence un feu. Le moment autour du feu est un moment quasi-sacré. C'est le temps de poser des questions, les bonnes, puis de les laisser suspendre dans l'air. Il se passe souvent de longues périodes silencieuses ou chacun est hypnotisé par les flammes orangées du brasier.
Enfin, quand le feu meurt et que nos paupières sont lourdes, on se couche, sans regarder l'heure, parce que de toute façon, le lendemain, on a tout et rien de prévu à la fois.
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