Il habite au deuxième étage d'à côté. Je le vois sortir l'été, vélo pliable sous le bras, et l'hiver, marchant dans la neige. Il a un béret qu'il ne quitte jamais, été comme hiver. Il est peut-être français. Quel cliché. Il a aussi une petite sacoche dont il ne se sépare jamais. À chaque fois que nous le croisons, nous tentons, par politesse, de créer un contact visuel pour ainsi le saluer. En vain. Il ne se retourne jamais, ne nous dit jamais bonjour. Il a l'air bien sympathique, pourtant... Mais ce n'est seulement ce que je vois en apparences.
De sources sûres, l'autre soir, il était à la Cinémathèque. Et la semaine d'avant aussi.
Peut-être qu'il est professeur de cinématographie. Ou juste un cinéphile assumé. Cela fait près de neuf ans que nous habitons à moins de cinquante mètres de chez lui, trois épaisseurs de murs plus loin.
Les gens que l'on connaît le moins sont les gens que l'on côtoie le plus souvent.
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