Le soir même, je devais me rendre au travail. Une autre soirée à m'exténuer encore plus que je ne l'étais déjà.
Vers 19h15, je me suis prise en main. J'ai demandé une pause de 10 minutes pour passer un appel important. J'avais pris le taureau par les cornes et avait composé le numéro, depuis le téléphone de la salle des employés. Aucune raison pour ne pas répondre, il ne saurait pas que c'était moi à l'autre bout du fil.
- Allo, c'est Laurence.
- Ah! Salut.
- Comment ça va?
- Pas pire, j'suis pas mal fatigué.
- ...
- ...
- Ça te tenterais pas, qu'on se voit en fin de semaine?
- Euh, j'sais pas là, je travaille au Saint-Hub vendredi et samedi soir.
- Ouain... En tout cas, on verra. Mais, sinon, t'es sûr que ça va? Ta voix est pas pareille.
- Non non, je t'ai dis que ça allait bien.
Lui ne comprenait pas pourquoi je demandais tant de ses nouvelles. Pour moi, ça me paraissait tout naturel, pourtant. Et plus je lui expliquais que je voulais simplement m'assurer qu'il allait bien, moins il comprenait pourquoi je l'avais appelé.
Une fois de plus, j'ai senti les larmes monter à mes yeux. Prétextant que ma pause était déjà terminée, j'ai raccroché le combiné, et j'ai levé les yeux au plafond.
Une seconde plus tard, j'étais de retour sur le plancher, les joues roses et le sourire aux lèvres, apportant tout ce que les clientes désiraient.
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