L'Orienthé était notre endroit de prédilection. Charmant, relax, chaleureux, on y buvait une multitude de thés différents et y fumait la shisha sans tabac, à l'orange, ou à la mangue, confortablement assis, libérés de nos souliers.
Pendant cinq semaines, nous étions allés chaque vendredi ou samedi soir. Nous pouvions y rester des heures, simplement assis sur des coussins, à parler de tout et de rien, à rigoler. Plus les heures avançaient, plus nous nous sentions lourds et bien ancrés dans nos sièges ; nous ne voulions plus les quitter.
Pourtant, mes parents me coupaient court à cette idée. Me ramenant à l'ordre, ils me rappelaient que oui, il était présentement près d'une heure du matin, et qu'il devait me reconduire chez moi. Lui, à chaque fois disait : Ah, déjà? Mais y'est juste minuit et demi! Mais lui n'avait pas les parents que j'avais, et c'était toujours à contrecoeur que nous quittions l'endroit.
C'est pourquoi l'idée de l'y inviter ce samedi soir-là m'avait parut une excellente idée. J'avais même réussi à le convaincre. Car oui, désormais, j'avais à le convaincre pour sortir un samedi soir.
Aux alentours de 21 heures, moment auquel il finissait normalement de travailler, j'avais reçu un appel de sa part.
- Allo! Ça va?
- Écoute... j'suis vraiment crevé, je crois pas que je vais pouvoir aller à l'Orienthé ce soir.
- Hein, comment ça?
- Pis je dois étudier, j'ai un exam de philo avant les vacances et j'ai rien foutu...
- Comme d'habitude. T'es plate!
- Ben non, j'suis pas plate, j'dois vraiment travailler. Bon, on se voit dimanche, d'accord? Promis.
- Ouais, ok, bye.
Avec lui, j'étais constamment déçue. Je ne pouvais jamais compter sur lui. Mais qu'est-ce qui me retenait? Son sourire, ses cheveux, son parler, ses blagues, son rire franc et sincère, ses expressions... oui, ça devait être ça.
Mon esprit était trop embrouillé. Je devais lancer un appel à l'aide.
1 commentaire:
Ça ressemble beaucoup à une histoire dont j'ai eu vent et qui m'a tristé un peu.
M
*Je chie, tu chies... nous 'chiont'
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