J'ai fais le tour, car de nature très curieuse, je voulais tout voir immédiatement et être au courant de tout.
Comme il faisait beau, et que bien, on avait une cour arrière, j'ai décidé d'aller y jeter un coup d'oeil.
Je suis sortie sur la galerie et j'ai regardé les environs. Il y avait un ruelle. Même trois ruelles! Une qui passait d'est en ouest, une qui la rejoignait au centre, du nord au sud, puis une autre au bout du pâté de maison, d'est en ouest également. En gros, ça formait un i majuscule immense.
Au bout de notre petite cour, une porte de bois peinte en blanc donnait sur la première ruelle.
C'était parfait! Je pourrais faire du vélo, sortir mes patins à roulettes, mes craies, mes ballons et jouer allègrement, tout l'été! J'en rêvais déjà.
Je fus néanmoins brusquement sortie de ces illusions, quand j'ai senti des yeux qui me regardaient.
Elles étaient là, trois paires d'yeux me reluquant, comme si je venais d'une autre planète.
J'ai rapidement compris que c'était parce que j'étais nouvelle. La nouveauté effraie beaucoup les enfants.
Convaincue, je suis descendue dans la ruelle et je suis allée à la rencontre de ces yeux. Et des trois petites filles qui venaient avec.
C'est à partir de ce moment là que j'ai bâti une série de belles amitiés, des amitiés d'été plus qu'autre chose, des amitiés pour jouer au ballon, pour courser à vélo, pour faire voler des cerfs-volants.
Ce jour là, je croyais avoir perdu bien des choses : le quartier qui m'avait vu grandir, mon école primaire et les copains qui vont de pair... Mais j'ai été gagnante sur bien d'autres points : nouvelle école, nouveaux amis, nouvelle chambre, etc.
C'est aussi ce jour là, à mon grand plaisir, que j'ai rencontré N.
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