Ce matin-là, je portais sur le dos mon sac rouge rempli d'une bouteille d'eau, d'un lunch, d'un imperméable, d'un maillot et d'une serviette; bref, tout ce dont un enfant aurait besoin pour aller au camp de jour.
J'avais franchi pour une dernière fois la porte que j'avais franchie mille et une fois, tantôt pour aller jouer de longues heures à l'extérieur, tantôt pour aller à l'école où je m'étais fait mes tous premiers amis...
Il y avait cet énorme camion devant la maison. Comme une bête gigantesque, la gueule ouverte, elle engloutissait meubles, chaises, lits, et son ventre se remplissait de plus en plus.
J'ai vu du coin de l'oeil, alors que je regardais ce spectacle, venir l'amie que ma soeur et moi avions en commun. Ma soeur et moi avons quatre ans qui nous séparent : le petite voisine avait deux ans de plus que moi, deux de moins que ma soeur.
J'avais presque les larmes aux yeux. J'avais toujours habité à cet endroit. Nous nous sommes serrées bien fort dans nos bras, puis je la quittais avec regret, en courant très vite, parce que j'allais arriver en retard au camp de jour.
Le soir, j'allais mettre les pieds dans une toute nouvelle maison, plus grande, plus belle, avec deux étages, à nous, et, surtout, une très grande chambre, à moi.
1 commentaire:
C'est le soir maintenant, as-tu pendu la crémaillère ?
Contente pour toi en tout cas :)
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